C'est un périple rempli de bons souvenirs que je vous raconte

Tout d'abord , après la cagnotte d'anniversaire de Paulette , il faut trouver une destination . Le Maroc est choisi , mais après avoir acheté et lu le routard , et tous les avertissements et mises en garde (drogue , voitures quelquefois caillassée , etc. ) elle est moins enthousiaste , je force un peu et c'est décidé . J'organise au mieux , je loue une voiture , par téléphone  , qui nous attend a l'aéroport et on doit quitter Marrakech directement vers Essaouira , Agadir , Taroudant , Ouarzazate , Zagora , Mhamid , Ouarzazate , les gorges du dadès et du todgha et pour finir quelques jours a Marrakech ( voir la carte 

Le décollage de Nantes le 18 avril 98 ce fait sans problèmes , dans l'avion je me retrouve à coté d'une dame malade , toussant beaucoup . Ses collègues de voyage , viennent souvent prendre de ses nouvelles , moi je pense " elle va me refiler sa crève, avec tous ses postillons .L'atterrissage parfait a Marrakech vaut de bons applaudissements au pilote . Les formalités de douane accomplie , il faut récupérer les bagages de la soute , deux valises et un sac . Je jette d'abord un coup d'œil vers la sortie et je vois l'employée de l'agence de location de voiture brandissant mon nom sur une pancarte , je suis rassuré , il est minuit , nous allons prendre la route vers Essaouira et demain on verra . Deux valises ! oui elles sont là ! mais point de sac. A une heure du matin , tous les avions sont arrivés et les tapis roulants vides , il faut se résigner, plus de sac , celui avec pas mal de choses importante pour la vie courante . Je fais donc une déclaration à l'aéroport ou on m'assure qu'on va le retrouver dans les jours avenirs . N'ayant pas d'hôtel fixe on me donne un N° de tel , pour me renseigner régulièrement . Il est déjà deux heures et la dame de la location attend toujours .

Nous sortons remplir le contrat de location de la Fiat uno . Un tour de voiture , avec ma pile électrique : pas mal de cabosses , roue de secours crevée , batterie rendant l'âme. Je refuse de partir avec cette voiture. Très sympa, Myriam, c'est le prénom de la fille de la location , nous promet une meilleure voiture pour demain matin , ça change nos  plans ! Myriam nous propose de nous emmener à notre hôtel , nous n'en avons pas !!! Elle fait le tour de Marrakech, mais trouver un hébergement a Marrakech a trois heures un dimanche matin est impossible , Myriam est très embêtée , elle est a deux doigts de nous emmener dans sa chambre , elle y renonce (je la soupçonne d'être avec un copain) et c'est comme cela que nous passons notre première nuit dans la cour de son proprio, avec l'igloo   que nous avons apporté en cas de problèmes de logement  la nuit est courte , on entend les chiens aboyer , les coqs chanter et avant le lever du jour , ce doit-être l'appel a la prière diffusé du haut des minarets par hauts-parleurs , je crois que ça dure bien un quart d'heure. Réveillé mes narines frémissent , ça sent le pain frais , il fait jour , je me lève, on n'est juste a coté du fournil d'une boulangerie mais le magasin n'est pas ouvert, le boulanger très chic me donne un pain tout chaud, à payer quand se sera ouvert, nous apprécions le geste. C'est le petit déjeuner avec du pâté "Hénaff" et de l'eau .

C'est dimanche. Les magasins ouvrent, nous allons au bar juste à coté et en profitons pour faire une toilette sommaire. Pour notre premier séjour au Maroc, il fait un soleil magnifique. Attablé a prendre un café, j'observe. Je suis surpris par tous les vendeurs de cigarettes et cireurs de chaussures, ils insistent pour cirer alors que j'ai des baskets! je m'aperçois que les marocains achètent leur cigarette a l'unité et se laissent  presque tous cirer les chaussures. Un groupe de jeunes prend son petit déjeuner à coté de nous. Un mendiant passe, évidemment, nous, en " bon français" nous ne donnons rien. Les jeunes, eux l'invitent à leur table et partagent leur repas! ça me fait un choc et me fait réfléchir. Dans le même ordre d'idée , Myriam sort de son appartement pour nous emmener à l'agence et je la vois donner cinq dirhams à celui qui "surveille" les voitures, je lui fait part de mon étonnement, vu que cette nuit il n'y avait personne pour garder, et là j'apprends que les cigarettes, les chaussures, le mendiant, le gardien etc. c'est une forme de solidarité entre ceux qui ont un travail régulier et les autres, de temps en temps nous devrions nous aussi y penser! 

Nous récupérons une voiture en bon état et filons vers Essaouira, il est 10 heures on est dimanche. Nous croisons beaucoup de monde au départ de Marrakech et je ressens pas mal de pauvreté. A midi on est à Chichaoua , carrefour Agadir à gauche, Essaouira, tout droit, il y a une sorte de mini centre commercial (ne pas comparer avec Mammouth ) On r'achète quelques affaires de toilette et on s'installe à une table , je commande une tajine , mais ça ne passe pas, j'en laisse les trois quarts, nous quittons la table, et là! surprise! un mendiant ce précipite sur mon assiette! et se met a manger .....

Nous rejoignons la voiture ou deux gamins me font comprendre qu'ils l'avaient gardée, un policier s'approche et je le sens solidaire des gamins, je donne une pièce à chacun et tout ce passe bien.

La route vers Essaouira est convenable. Rendu de bonne heure on commence à visiter la ville, le port , etc.  Ensuite c'est mon premier péché , on a loué une chambre à l'entrée de la ville, c'est un hôtel-resto , mais point de vin en mangeant , mon guide du routard me donne l'adresse ou on en vend . Deux adresses seulement dans tout Essaouira (70000 habitants), dans beaucoup de villes il n'y en aura pas du tout ou peut-être dans les hôtels pour touristes. Donc je trouve le magasin et je vois les clients sortir avec un sac plastique noir et rasant les murs, je sens vraiment chez eux  le péché . Je fais mon ravitaillement, j'aurai de la bière pour les jours a venir et mon verre de vin rouge en mangeant.

C'est lundi. Frais et dispo : téléphone a l'aéroport:toujours pas de sac de voyage, je n'en fais pas une maladie, pas question de gâcher les vacances pour un sac :-) , Nous partons vers Agadir , la route est calme , en bon visiteurs nous arrêtons faire une photo avec un dromadaire pour touristes  ,et la mare aux grenouilles  en fin d'après-midi nous sommes à Agadir. La ville ayant subi un tremblement de terre en 1960 qui fit 15000 morts , je trouve qu'il y a pas mal de béton, à part la plage , rien d'extraordinaire , je décide d'aller faire un tour au port de commerce, là un policier interdit l'entrée, comme nous sommes français , il nous laisse passer ( les français ont une bonne image au Maroc), mais il n'y a que des hangars , rien a voir. Nous flânons..... , vers cinq heures je vois devant un bâtiment (lieu de culte?) pas mal de marocain venir, chacun leur tour, s'agenouiller sur leur tapis. Le soir nous décidons d'aller manger du poisson grillé sur le port , les rabatteurs qui me sautent dessus en arrivant m'énervent et me découragent, on dînera à l'hôtel . Nouvel appel à l'aéroport , le sac est là.

C'est Mardi. Tant pis , on sautera Taroudannt , je repars pour Marrakech récupérer le sac de voyage. Pour aider l'employé à délier la ficelle qui identifie le sac, je sors mon couteau neuf "laguiole" avec un tire-bouchon, que j'avais spécialement acheté pour le voyage, là j'apprends effaré que je pourrai être en tôle. Dans l'avion; j'avais mon couteau dans la poche, je ne savais absolument pas que c'était interdit, le détecteur avait bien fonctionné, j'avais pas pensé au couteau, j'avais signalé que suite à une opération j'avais quelques fils de fer !!!! une vérification au détecteur "fer a repasser" et j'étais passé.

C'est Mercredi. On va essayer de récupérer notre circuit, dommage pour Taroudannt, direction Taliouine par la vallée d'Asni et le col de Tizi-n-Test, je ne regrette rien, c'est magnifique les gués, les oueds, les montagnes, tout est beau. Au bord de la route, un marocain attend un hypothétique taxi collectif, je propose de le prendre et je ne le regrette pas, il nous parle des habitants berbères et des coutumes du pays, il me parle du "whisky" berbère, et en arrivant, il propose le thé, je pense qu'il serai mal venu de refuser. C'est une cérémonie (1)   (2) (3) (à part la mienne, les femmes ne sont pas admises) ses frères nous rejoignent. Tout d'abord il devisse l'éclairage monté sur l'unique camping gaz et le remplace par un brûleur après: eau chaude, rince, thé, menthe etc.   Je reprends la route, après avoir donné quelques bonbons et crayons aux enfants (c'est impossible de faire autrement, bien que les parents leur interdisent, il y a sûrement la faute à certains touristes . Moi j'ai pris le parti de ne donner qu'en échange de quelque chose, car je ne crois pas que  c'est une bonne chose pour eux. Évidemment je ne parle pas de ceux qui demandent à manger) la montée du col est laborieuse (2092 m), un camion poussif chargé de moutons grimpe péniblement, des hommes font le trajet debout sur les marchepieds, de temps en temps, des visages se montrent, sur le toit du camion, au milieu des moutons, mais les paysages du Haut-Atlas sont fabuleux.   (1 ) (2)  La nuit sera à Taliouine.

C'est Jeudi. Ca y est , c'est la creve , malgré les "efferalgan vitaminé C" acheté a Marrakech , la passagère de l'avion me l'a refilée !!!!!!! Paulette ,elle ça va . On visite quand même Taliouinne   minaret , Kasba et en route vers Ouarzazate . Un malaise au resto et il faut se rendre a l'évidence , il faut le toubib .

C'est vendredi. Ca va mieux , on reste à Ouarzazate 

C'est Samedi. Déjà une semaine !!!! Nous partons vers Agds notre ville étape , une visite dans la palmeraie  et nous trouvons un hôtel rustique où,  pour prendre une douche , il faut mettre un caillebotis sur les WC a la turque, nous rencontrons un vrai guide , il fait des traversées de désert en caravane .Il habite Mhamid (le bout du monde) , à sa demande , nous l'amènerons demain a Zagora .Gentil le patron de l'hôtel , mais il n'a pas de vin , par contre il fait dangereusement baisser ma réserve et nous n'en retrouverons qu'au retour à Ouarzazate!!!!!!!

C'est dimanche. Nous partons direction Zagora et Mhamid , nous sommes dans la vallée du Draa , c'est magnifique, un arrêt à l'ombre  , Paulette se plaint d'une piqûre sous le pied !et horreur! je m'aperçois que ce magnifique arbre est un arganier : arbre avec des épines capables de traverser la semelle des chaussures , ce qui m'inquiète aussi, ce sont les pneus , j'ôte l'épine de la semelle et je balaie consciencieusement devant la voiture avant de repartir , et , pas de dégâts !!!  Zagora est passé , on est a Tamegroute , ville célèbre pour sa bibliothèque de manuscrits, mais aussi pour sa ville souterraine qu'un gamin nous propose de nous faire visiter , pas très rassuré dans les ruelles étroites  et obscures , où l'on enjambe les hommes se reposant devant leurs portes , j'avoue que c'est l'endroit où je ne suis pas rassuré , j'ai un peu honte de l'avouer , mais j'ai la main dans la poche , prêt à sortir mon couteau en cas de danger , mais tout se passe bien. L'étape de ce soir , c'est les dunes de Tinfou , un magnifique hôtel planté au milieu de nulle part , ce n'est pas l'étape arnaque , mais l'étape qui nous coûte très cher. Quand, à la fin du repas , pris en amoureux aux chandelles, le patron m'apprend que nous sommes les seuls clients et qu'on lui suffit pour faire vivre sa famille et ses employés , je lui dis que ça fait quand même cher ,alors sa réponse est:<<T'aurais dû marchander >>, j'apprends aussi pourquoi il n'y a pas de bouchon de baignoire : c'est pour économiser l'eau , pourquoi on dîne aux chandelles : c'est pour économiser le groupe électrogène , nous passons quand même une de nos meilleures soirée , à discuter avec lui et ses employés et regarder les étoiles dans un ciel d'une clarté qu'on ne vois pas en France.

 C'est lundi: C'est le moment des folies , hier soir avec un guide (Aziz) qui traînait dans le hall , on a loué un 4x4 avec chauffeur. Dès 8 heures , ils nous attendent. Notre premier arrêt, c'est Tagounite, c'est jour de souk, on flâne un peu pendant que chauffeur et guide font des provisions pour le repas du midi. Encore 30 km de bitume et c'est Mhamib, là c'est la pauvreté. Nous continuons vers les dunes de chigaga que notre guide appelle "mer de sable" 2 heures de pistes chaotiques où le chauffeur déjoue tous les pièges et nous y arrivons  le soleil commence à chauffer et nous nous dirigeons vers un oasis où le chauffeur prépare les brochettes, un trou dans le sable du charbon de bois et nous apprenons à manger sans couverts(un morceau de pain recourbé en forme de pince et on saisit la viande).Bien que Paulette ait regardé d'un drôle d'œil la viande mariner dans sa sauce au soleil ,tous le monde déjeune de bon appétit. Le guide apprécie un bon verre de vin mais le chauffeur, en bon musulman le refuse. Pendant le repas un douanier zélé est parti vérifier nos passeports, il est vrai que nous sommes tout proche de l'Algérie. Une petite sieste en attendant que le soleil décline un peu, et nous rentrons à l'hôtel. 

 C'est mardi: Bien qu'on ait 2 semaines à passer au Maroc, ça passe vite!!! direction Boulmalne Dadès via Ouarzazate, 400km c'est usant!!! et c'est trop vite, pourtant nous suivons une vallée magnifique.

C'est mercredi: Encore un programme chargé, les gorges du Dades et par la piste rejoindre les gorges du Todgha (Todra) Au départ de Boulmalne:les portes puis les magnifiques gorges   mais arrivés à Msemrir la piste devient très dure pour la Fiat, la police, bien que ne nous l'interdisant pas, nous déconseille fortement de continuer. Nous rebroussons chemin (environ 50 km) et direction les gorges du Todgha, magnifiques mais complètement différentes (au premier plan le nez de la fiat et la passerelle pour aller à l'hôtel)    

 C'est jeudi: Retour vers Marrakech, via, encore Ouarzazate et cette fois c'est par le col de Tizi-n-Tichka Toujours magnifique , mais toujours des kilomètres (encore 400), nous logeons dans l'avenue Mohamed 5 dans Guéliz , je n'ai pas osé entrer dans la médina avec la voiture. En soirée nous allons vers la célèbre place Jema-el-Fna , avec un bon plan c'est pas si compliqué. Tous les guides touristiques ont raison , il faut la voir, surtout en fin de journée, où les touristes sont très minoritaires mais nous sommes quand même tout de suite repérés, après un spectacle ou un conte, le chapeau se dirige invariablement vers nous et jamais vers les habitants!!!!!!. Une vue insolite de la place: le parking à vélo 

 C'est vendredi: Mauvaise surprise, la voiture est cambriolée, plus de matériel de camping, je regrette surtout les sacs de couchages qui ont une valeur sentimentale. Les voleurs ont découpé la petite vitre arrière afin d'ouvrir le coffre. Aller à la police? c'est une journée de perdue et de toute façon on ne récupérera pas notre matériel. Notre loueur n'en fait pas une maladie, un peu de scotch  et nous partons vers les cascades d'Ouzoud   époustouflant, tellement c'est beau, mais le guide et le propriétaire d'un petit moulin à eau font les frais de mon cambriolage, je suis assez agressif et peu généreux. Nous sommes plus au nord, il n'y a plus de sable mais beaucoup de verdure , quelques mots et une cigarette et je prend quelques photos   Ca fait encore une trotte dans la journée, surtout qu'avec l'incident de ce matin, nous sommes partis tard. Il fait nuit quand nous rentrons, je colle au cul d'un taxi collectif afin d'éviter les vélos non éclairés et les animaux, c'est très dangereux!!!!!.

Hélas, c'est samedi: Un tour dans la médina, rendre la voiture, un dernier resto sympa  et adieu Marrakech, c'est l'atterrissage à Nantes. Il pleut!!!!!!!  

 

Fin d'un beau voyage.     

    

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