Ma Vélodyssée Rennes - Hendaye (781 km) puis Rennes - Roscoff (420km)
  
    Soixante-quatre  ans, double -pontage, neuf stents dans les coronaires et partir à vélo pour l'Espagne avec tout son barda, comme un jeune, une folie sans doute pour certains , peu importe, j'en avais envie.
D'abord, je dois dire que l'année dernière, j'avais visé le Portugal via Saint-jacques de Compostelle mais des circonstances indépendantes de ma volonté ont limité mes ambitions.

            J1)Servon sur Vilaine- Nort sur Erdre(99km540).
  Départ le jeudi 30 aout 2012, la météo est favorable, le vélo et son barda fait 40 kg.
Je crois qu'il n'y a pas eu un seul jour sans son plaisir mais aussi sans sa petite ou grosse galère. Après un double départ à cause d'un oubli de lunette, le vent est SO et donc plutôt défavorable.
A midi, je suis à Soulvache, j'ai fait 42 km et à midi, je suis juste à l'aire de piquenique de l'étang, donc casse-croûte. Le vent est Ouest et donc moins défavorable, dans l'après midi il passe au NO et devient favorable, il y restera tout le parcours, quelques petites averses sans gravité dans l'après-midi.
Le soir à Nort sur Erdre, c'est la fête  alors je continue un peu afin d'éviter le bruit. Galère: une lanière de sacoche avant rend l'âme, heureusement un bout de ficelle récupéré sur la route fera l'affaire. Je trouve un coin tranquille et sympa dans la nature et je m'installe, casse-croute etc.
Plaisirs du jour: L'excitation du départ, le beau temps, le repas face à l'étang et le joli coin tranquille dans la nature pour planter la toile.
Galère du jour: la petite toile de tente qui avait bien rempli son rôle lors de mon raid en 2cv en Tunisie n'apprécie pas l'humidité de la Loire-Atlantique et la condensation la rend inhabitable, je fini la nuit à la belle étoile.

            J2)Nort sur Erdre-Le Bignon (53km 560)
Après cette mauvaise nuit, je téléphone à mon copain André de Nantes afin de faire les magasins et acheter une nouvelle toile, je me laisse à moitié convaincre de faire une pause et de ne repartir que le lendemain, mais après un bon repas (apéro, entrée, énorme steak, fromage, pâtisserie et café + évidemment le vin rouge) je résiste à l'amicale pression de Rolande de faire une sieste et je ré-enfourche mon vélo pour traverser Nantes et trouve un terrain favorable pour planter ma toile dans la nature.
Plaisirs du jour: repas à Nantes et encore un joli coin dans la nature pour passer la nuit
Galère du jour: 2ème lanière de sacoche de cassée , heureusement, j'ai encore de la ficelle.

            J3) Le Bignon-Luçon (82km520)
La nouvelle toile est confortable et j'ai passé une bonne nuit. La Vendée, sauf en bord de mer, n'est pas si plate que l'on pourrait penser, de nombreux vallons ou il faut appuyer sur les pédales pour faire avancer le cycliste et son barda. J'arrive au camping à Luçon (loin du centre ville)  une bonne douche, lavage du cuissard, piquage de toile.
Plaisirs du jour: Très beau temps
Galère du jour: Une bande de jeune(30) à coté de moi, + un mariage dans une salle du camping, la nuit s'annonce mal. 

            J4)Luçon-Rochefort (88 km670)
La nuit a été meilleure que je ne pensais mais c'est dimanche et je dois retourner en ville pour faire mon ravitaillement ce qui me fait 10 km supplémentaire. Les 40 premiers km sont faciles et un vent très favorable, une circulation assez dense, la deuxième moitié un peu plus accidentée et un vent fort d'ouest assez désagréable. Arrivée de bonne heure au camping municipal
Plaisirs du jour: Ca roule
Galère du jour: Pas vraiment.

            J5)Rochefort-Camping le Gurp (après Soulac) (77km800)
Après une bonne nuit au camping, agréable journée avec à midi un resto sympa (sous le parasol) et la traversée de la Gironde par le bac Royan-Le Verdon. Le soleil m'a brulé un peu et j'ai les fesses en marmelade, les bras aussi me font un peu mal mais la nuit va me retaper.
Plaisirs du jour: Tout sauf la galère du jour
Galère du jour: pour traverser la Charente, il est prévu pour les cyclistes de passer par le pont transbordeur (lien vers wikipédia, le pont transbordeur) avec pistes cyclables dans la foulée, ben oui mais ce matin il est en arrêt technique jusqu'a 14 heures il faut donc prendre le viaduc et ça rallonge, ça grimpe, ça circule beaucoup et ça ne correspond plus aux pistes cyclables.

            J6)Camping le Gurp (après Soulac)-Arcachon  (108km)
Plaisirs du jour:  C'est plat, il fait beau, le vent est arrière, ça roule.
Galère du jour: Je suis dans la forêt et impossible de me ravitailler, je dois taper dans mes réserves, pain de mie , paté hénaff, eau.

            J7) Arcachon-Mimizan (90km)
Plaisirs du jour:  Un bol de café offert par un voisin me met de bonne humeur, les 10 premiers km sont très agréable, resto du midi.
Galère du jour
: des moments de grande solitude sur une large piste gravillonnée remplie de nids de poule, bordée par la ligne de chemin de fer 10 km de ligne droite (vue devant) (vue derrière) sous un soleil de plomb, puis encore 15 km de lignes droite sur du bitume entre Sanguinet et Parentis. Je baisse le nez , j'évite de regarder devant je pense à autre chose et je pédale, je pédale, je pédale.... heureusement j'arrive sur un petit resto , un demi de bière, du confit de canard avec un quart de rouge, ca retape, 2 ème galère, j'attends 14 heures comme me l'a indiqué la restauratrice pour aller chercher le plan des pistes vélo qui rejoignent la Vélodyssée à l'office du tourisme, grrrrrrrrrrrrrrrr, il est fermé le mercredi.

            J8)Mimizan-Mimizan (0 km)
 Dieu se reposa le 7ème jour, moi j'ai attendu le 8ème, donc: Jour de repos, lavage du bonhomme et des affaires, recharge du téléphone et je m'emmer..... car trop de vent pour la plage
Plaisirs du jour: repos, repu de jambonneau
Galère du jour Mimizan ça pue, une usine de papeterie dégage une odeur de choucroute pourrie très désagréable. De plus j'ai cherché en vain des fruits de mer cuits, le si peu que j'ai trouvé n'était pas très ragoutant, donc c'est du jambonneau. Obligé d'aller faire la police chez de jeunes Allemands qui nous cassaient la tête avec leur musique et leur voix gutturale.

            J9)Mimizan-Bidart (123km)
    Ca y est, j'ai rejoint la Vélodyssée, le départ n'est pas très facile à trouver mais après ce n'est que du bonheur , la piste est tranquille, large et bitumée  et le soleil brille mais.....
Plaisirs du jour: Beau temps , vent favorable, belles pistes
Galère du jour: c'est toute la journée sauf en début de matinée ou je trouve la piste de la vèlodyssée Roscoff-Hendaye , très roulante, mais dès que l'on arrive en ville : panneau fin provisoire de l'aménagement et démerdez vous!!! Contis, je pars sur une mauvaise piste: demi-tour, Capbreton, je tourne en rond etc. Le bouquet , Bayonne , panneau fin provisoire de l'aménagement  et j'arrive sur un chemin caillouteux perpendiculaire à la piste , une côte à droite, une côte à gauche et aucune indication. Au pif, mon vélo poussé à la main je prends à gauche , bingo c'est bon. Il est 18 heures je cherche un camping sur Bayonne, personne n'en connait, pas de pistes cyclable, je n'en mène pas large avec les voitures qui me frôlent sur la 4 voies avec mon gilet jaune.De temps en temps, je vois un sigle de la vélodyssée puis plus rien.  Anglet: rien. Biarritz, après renseignement, il y en a un, il faut descendre la grande cote et après se renseigner. <<A oui mon cher monsieur, il y en avait un mais il est fermé depuis plusieurs années>>, il faut remonter et traverser Biarritz,  il est 20 heures, + de 12 heures que je suis parti. Un camping 4 étoiles à la sortie de Biarritz, je monte la côte, il affiche complet, j'ôte mon gilet jaune et j'entre incognito. Je demande à un jeune si je pourrai planter sur son emplacement vu que lui aussi a une toute petite toile, il accepte sans problème, et me dit d'aller quand même le signaler au gardien. Que Nenni, ce n'est pas du goût du gardien et je dois repartir il est 20 h 30 et il fait pratiquement nuit. La cote, ça redescend, oui mais, ça remonte aussi pour arriver à Bidart et je pousse le vélo. Un camping, il est 21 heures  la réception est fermée depuis 19 heures et je ré-enlève le gilet , je rentre et sans autre forme de procès , je pique.

            J10)Bidart-Espagne (38km)
Debout à 5 h30', toilette et je plie bagage à 7 h10', ni vu ni connu.
Plaisirs du jour: A midi , j'ai réussi mon défi, je suis en ESPAGNE. Camping sympathique près de la plage, bon resto, temps magnifique et mer chaude (3 bains dans l'après_midi)  
Galère du jour : De Bidart à l'Espagne, il n'y a guère que 25 Km, oui mais les vélos doivent passer par la Corniche basque, ca monte, ca descend ,ca re- monte etc. et avec un vélo de 40 Kg, les jambes n'en peuvent   plus, je suis plus souvent a pousser qu'a rouler.

            J11)Hendaye-Hendaye (0 km)
Repos bien mérité dans un camping familial à 100 mètres de la plage
Plaisirs du jour:Une rencontre avec un jeune avec son sac à dos bien chargé (peut-être une photo un de ces jours)

            J12)Hendaye-Servon sur Vilaine (via Nantes ) 
Par le train ca va plus vite, je reconnais quand même ma piste de gravier de 8 mètres de large et de 10 km de longueur où j'étais un peu démoralisé.
Plaisirs du jour: Un  bon repas m'attend a coté de Nantes et je finis en BEAUTE.

La fin de mavélodyssée Rennes-Roscoff (420km au compteur)

    En 2012 j’étais descendu jusqu’en Espagne avec mon vélo en empruntant une partie d’une nouvelle piste appelée  "Vélodyssée " qui va de Roscoff à Hendaye et j’avais décidé de faire cette piste entièrement.Pour moi le meilleur moment pour cela, c’est fin août/début septembre car généralement il fait encore beau, les soirées sont moins longues (les campeurs se couchent de bonne heure) et il n’y a pas de problèmes de camping.
 2013! éliminé pour problème de santé, 2014! éliminé pour cause d’invitation, 2015! les saloperies de tiques me causent encore des problèmes de santé, enfin septembre 2016! la forme est revenue et c’est parti.

        Le lundi 29 août 2016 à 8h30’ j’enfourche mon vélo, la bête fait 42 kg chargée.
    Départ de Servon sur Vilaine direction terrain de camping de Messac via Rennes  puis le chemin de halage de la Vilaine. Jusqu’à Cesson le trajet est accidenté et assez fatiguant puis Rennes est un plaisir à traverser car le vélo y est roi (autorisés: sens interdits, couloirs de bus, feux spécifiques etc). Le trajet vers Pont-Réan me semble long. Il est juste midi, j’ai prévu manger au resto ouvrier « Au fil de l’eau » quelques kilomètres plus loin, mais, hélas !  il est fermé. Vers 13h j’arrive à Pléchatel (environ 50km de fait) et là, chouette le resto est ouvert. Comme je ne sais pas me raisonner, j’accompagne le filet mignon de bonnes frites et ma foi, le vin étant compris, pas d’alcotest à redouter, j’arrose le tout copieusement.   Le redémarrage sous le soleil et avec la digestion est un peu dur, mais il me reste un peu moins de 20 km pour le camping. J’y suis de bonne heure dans l’après midi et je décide de pédaler encore, je camperai comme un sauvage ! J’ai ce qu’il faut pour manger pour ce soir et demain matin, par contre il me manque de l’eau, je m’arrête dans un cimetière à faire le plein.
    18 heures, juste 100 km au compteur, je suis fatigué, j'arrête dans la nature et je pique et c'est piqué.

         Mardi 30 août 2016:
     Contrairement à ce que beaucoup pensent, quand on est bien fatigué on ne dort pas forcément mieux. Ayant pris de l’avance dans mon programme, je décide de pédaler tant que j’en aurai envie et m’arrêterai  aussi suivant mes envies et la configuration des lieux. Je file donc sur Redon, fait le ravitaillement et j’attrape  « Le Canal de  Nantes à Brest », c'est un plaisir ce canal, peu d'écluses donc peu de dénivelé, vraiment agréable et c'est le casse-croute du midi. Petit à petit, çà avance et à 17h30’, je suis à Josselin, je décide donc de m'arrêter ici et il y un camping ca va me permettre d'être un peu plus propre.Ca fait donc 80 km aujourd'hui.

        Mercredi 31 Août 2016 :
     Une bonne nuit et je repars, je suis toujours sur le halage, le chemin toujours bien roulant malgré quelques nids de poule mais ça commence à monter, les écluses sont de plus en plus proches les unes des autres. Je me ravitaille à Rohan. Le soir j’arrive à St-Aignant , tout près de Guerlédan, où je trouve un camping à la ferme, le propriétaire a 88 ans mais la langue est toujours alerte. Ce n’est pas ce soir que je vais me ruiner : 2€50 la nuit. Ma moyenne baisse seulement 68 km aujourd’hui.

         Jeudi 1 Septembre 2016 :
     Encore une bonne nuit et heureusement car je sais que la journée sera dure. Un km et j'arrive au pied du barrage (17 écluses sont englouties dans le lac) les difficultés commencent, il faut gravir la première cote à 12% et avec mon chargement, il me reste la solution de pousser, ici, c'est du bitume mais je vais quitter le bitume et le Canal de Nantes à Brest pour rejoindre une véloroute fort peu roulante: la voie 6 Saint Méen/Carhaix et avec la sécheresse le sable remonte. J'arrive à Rostrenen où je me ravitaille, je suis en plein dans le Massif armoricain, je m'enfonce dans le sable et j'arrive à Carhaix où j'ai prévu une étape, je suis fatigué. Le camping est à l'opposé de ma route, je regarde le plan sur mon Smartphone, il y a un dénivelé important pour y aller (et pour repartir!!!), j'ai le ravitaillement pour le soir  et j'ai le plein d'eau, je continue par l'ex voie ferrée pour trouver un coin paisible mais la voie est plutôt encastrée dans un creux, il n'y a pas d'accès aux champs et ca monte, ca monte, ca monte et ça monte toujours enfin j'arrive a un ex passage à niveau, je quitte la voie ferrée et je trouve un joli coin, j'ai fait 7 km de montée!!! 62 km seulement et usé. Mon camping et les sanitaires.

         Vendredi 2 septembre 2016 :
    J'ai bien dormi, la traversée du Massif armoricain n'est pas terminée mais je sens le but se rapprocher, j'ai environ 40 km pour arriver à Morlaix. Je rattrape la véloroute, ca monte un peu et je bascule dans la descente de 2 km vers Poullaouen, c'est agréable, il fait toujours beau. Nombreuses montées et quelques petites descentes pour arriver à mon point culminant de 244 mètres (Les hauts de Guerlédan 224 mètres) puis c'est la descente de 15 km vers Morlaix, parfois sous les arbres parfois sous le soleil, que du bonheur!!! Et cerise sur le gâteau, il est 13h lorsque j'arrive à Morlaix, les restos me tendent les bras. Bien restauré, il faut quand même penser au manger du soir donc, je fais quelques courses. Il me reste une vingtaine de kilomètres pour rejoindre mon camping prévu, de la rigolade? Eh bien non! Je croyais à du plat, c'est pas du tout cela, si la tendance est bien à la descente, ce n'est qu'une série de courtes cotes dont certaines à 12 voir 15% enfin 62 km  j'arrive à mon camping bien fatigué mais heureux!Problème : Le camping est fermé depuis cette année et remplacé par un village de yourtes, il n'accepte pas les campeurs, c'est bien ma chance, le temps ce gâte et ou aller? Première option, encore le camping sauvage mais j'aurai quand même besoin d'une bonne douche et de rasage, je suis fatigué, je pense à mon palpitant, il faut que je le ménage, je trouve un coin où je me repose, il n'est que 17 h, Saint Pol n'est plus qu'a 8 km, mon précieux Smartphone m'indique l'adresse d'un camping et son téléphone. Précautionneux j'appelle (chat échaudé...) il me faut encore une heure d'effort. Lorsque j'arrive les premières gouttes arrivent aussi, je plante aussitôt, mon voisin Hollandais ne parle pas Français mais compatit, il m'apporte une Kronenbourg de 50 cl que j'apprécie, le casse-croute n'est pas facile à déguster dans mon loft.
Le soir le temps s'améliore, je fais un tour sur la plage.  Encore 70 km aujourd'hui.

        Samedi 3 septembre 2016 :
    Le soleil brille, temps idéal pour finir mon périple, 20 km aller et retour à Roscoff, mais toujours très accidenté. Je fête à ma manière la fin de ma vélodyssée et Retour à Saint-Pol-de-Léon sous le soleil et fin d'après midi à la piscine. En soirée le temps se gâte et je décide de rentrer par le train le lendemain.

         Dimanche 4 septembre 2016:
    Très mal dormi cette nuit à cause du vent et de la pluie et je me demande comment je vais rejoindre Morlaix, surtout que je connais maintenant le relief, avec ce vent et cette  pluie. J'ai commandé un petit déjeuner au camping. A 8 heures je me lève et je plie sous le vent et la pluie, petit déjeuner et départ sous la pluie. Après bien des difficultés, je suis à la gare de Morlaix à 12 h 30' et mon vélo fait comme moi, nous attendons le train de 15h10'avec arrivée à Rennes à 16h50' encore quelques difficultés dans les escalators et c'est l'arrivée à la maison.  Conclusion: Je suis très content d'être allé au bout de mon envie (Roscoff-Hendaye).Mon cardiologue m'interdit les actions violentes et me conseille les actions de longue haleine afin de revasculariser mes coronaires mais sans aller jusqu'à mes limites, pour une fois, je pense l'avoir écouté. Faire la route seul est un choix car même à deux on a toujours tendance à se suivre et ça pourrait me poser des problèmes. Par contre, traverser le Massif Armoricain a été très dur pour moi et autant je retournerai bien à Hendaye, c'est NON pour retourner à Roscoff.
Bonne route et bon courage à ceux qui me suivront......... Retour Accueil