Après avoir sué sur la vélodyssée
en 2012 et 2016 mon vélo et moi on décide de repartir (avant mes 70
ans) le long des cours d'eau. La francette me semble accessible pour
notre niveau.
La Francette est un itinéraire aménagé pour cyclistes de 615 km qui
suit en grande partie les cours d'eau. Le départ est Ouistreham
et l'arrivée à La Rochelle.
Moi mon itinéraire prévu fait 630 km.
Mon vélo chargé et bien équilibré est prêt, je pars le samedi 25 aout
2018
vers 16 heures de Rennes et suis rendu à Caen vers 19 heures, je devais
enfourcher le vélo direction Ouistreham et être rendu au camping vers
20h30' avec encore le soleil, hélas en arrivant à Caen , à la descente
du train, il y a le quai, puis descente au souterrain pour traverser
les voies et remontée avec escalator, escaliers et ascenseurs mais si
l'ascenseur convient aux handicapés, le vélo, lui, ne rentre pas.
L'escalier, impossible de monter seul mon vélo de plus de 40Kg, j'opte
donc pour l'escalator mais j'ai présumé ou de mon habileté ou de mes
forces, toujours est-il que je me casse la gu....e et le vélo avec moi.
Si dans un escalier une fois tombé, on peut faire le point
tranquillement pour se réorganiser, dans un escalator c'est pas kif
kif car à mesure qu'à 4 pattes j'essaie de me relever, une autre
marche arrive et boumboum puis re boumboum et le vélo idem etc... enfin
une âme charitable m'aide et je suis incapable de dire comment je me
retrouve en haut un peu sonné avec mon vélo. Ces âmes charitables (un
homme et une femme) soignent mes blessures aux bras et s'inquiète de ma
santé, pompiers? non,non pas question. (encore merci à ces personnes,
si par un infime hasard elles lisaient ces lignes, mon mail est à la
page accueil)
Après quelques minutes je m'inquiète de mon vélo,
aïe aïe aïe, il est plus amoché que moi, après l'avoir retourné, je
vois que la roue est bizarre. Encore un couple accompagné d'un bébé
arrive avec leur vélo et essaie de me prêter assistance, hélas même
après avoir dégagé les freins, la roue force toujours, impossible de
rouler, je dois rester sur place et on est un samedi soir à 19h, eh
bien, ils se chargent d'aller voir les hôtels aux alentours pour m'en
trouver un où je puisse mettre mon vélo en sécurité, ils me donnent une
adresse où réparer mon vélo des le lendemain, merci à eux. Encore
hélas, l'association pour dépannage vélo est en vacances. Je prends la
décision de rentrer le lendemain par le premier train. (photo peu glorieuse de ma
retraite de
Caen).
Arrivée à Servon le dimanche avec mon vélo blessé,
je suis démoralisé, le
lundi matin, ça va mieux et je démonte mon vélo, il m'apparait que ce
n'est pas aussi catastrophique que je le craignais, la roue arrière est
voilée d'environ 2 cm mais le reste semble préservé, je téléphone à mon
dépanneur et dès le mardi après-midi il est là. Décision est prise de
repartir le lendemain.
L'orage gronde toute la nuit suivante et il tombe
des
cordes... au matin une accalmie.
J1) Je réenfourche mon vélo et prend le
train à Servon direction Laval afin de rattraper mon parcours.
Laval : Aïe Aïe Aïe la gare ce n'est pas des souterrains mais des
passerelles... ouf, sauvé, le vélo rentre dans les ascenseurs, par
contre, il pleut pourtant, la météo est plutôt annoncée bonne. Après
une demi-heure ça se calme et je donne enfin mes premiers coups de
pédales sur la Francette. J'ai prévu une première journée cool, la pluie à un peu endommagé
la piste et c'est un peu plus dur à avancer mais le vent me pousse,
la descente de la Mayenne
reste quand même très
agréable, à peine 40 km et je suis à Château-Gontier où j'ai une bonne adresse avec
gite et couvert et l'apéro en prime et crêpes en dessert. Merci Jeanne
et Jean-Pierre.
J2) Le petit dèj était aussi compris.... me voilà
reparti et avec un beau soleil direction Angers toujours un vent
arrière c'est le bonheur, après une dizaine de kilomètres ça se gâte un
peu, vous allez comprendre
en regardant la photo.
Le pire, c'est qu'il y avait la camionnette de dépannage mais personne
aux alentours et en regardant de très près , au niveau du cadre de mon
vélo on voit que l'arbre est scié et qu'il suffisait de passer une
corde , de l'atteler et ainsi dégager le passage, bon, ça fait un
souvenir.
Je quitte la Mayenne et me voilà dans le Maine et Loire
la piste est toujours aussi agréable. Depuis mon départ, je pense à mon
trajet et le retour me chagrine (il y a le temps de penser à vélo) la
piste est facile et les vents sont favorables pour aller à La Rochelle
mais les gares..... depuis mon incident de Caen, çà m'inquiète et La
Rochelle, Nantes, Redon et Rennes ça fait beaucoup de risques.
J'envisage de modifier mon trajet, je déciderai demain. Un peu avant
d'arriver à Angers, je vois un panneau avertissant les bateaux qu'il
fallait klaxonner pour avertir le bac du leur arrivée!!! et en effet un
peu plus loin, il y a un
bac qui dessert une ile il s'agit de l'ile Aubin (ile Aubin2),
je ne pensais pas voir une ile sur la Mayenne mais en regardant de plus
près il s'agit d'un territoire entouré par 3 rivières la Mayenne, la
Vieille Maine et la Sarthe. Pas très pressé par le temps, je m'y
intéresse un peu. Ce n'est pas très clair sur la photo mais le bac est
tracté par la force humaine , nous sommes donc invité à donner un coup
de main. Quand un bateau arrive, il faut détendre les 2 câbles
pour qu'ils tombent au fond de l'eau et permettre son passage. Je fais
donc la traversée et le tour aménagé de 5km environ. L'ile Aubin, pas
loin d'Angers est le but d'une ballade pour mal d'Angevins. Quelques
courses à Angers pour me restaurer et après 70 km de vélo je plante mon
abri 4 

au camping municipal.
J3) Ma décision est prise, je bifurque vers Nantes
et Rennes afin d'éviter les gares et le train. Mon étape d'aujourd'hui
est normalement de 65 km en suivant la Loire pour arriver à Ancenis,
c'est une route que je connais bien car je l'ai déjà faite avec ma
femme, elle est un peu plus dure que la Mayenne car ce n'est pas des
chemins de halage la Loire n'étant pas navigable, c'est plutôt des
coteaux et la route des vins
à Ingrandes c'est l'heure du repas donc resto. Tout ce passe bien
jusqu'à Ancenis, là psssttt crevé, il me faut quand même une bonne
demi-heure pour réparer car avant, il faut faire le déchargement et
après l'inverse, puis trouver une chambre à air de rechange car ce
n'est pas un simple trou qu'il y a mais une coupure de 2 cm, je pense
que la chambre était trop vieille car le pneu n'a rien.
Le camping d'Ancenis ne m'attire pas, je continue donc ma route et
déplie mon palace dans
un champ j'ai fait un peu plus de 70km .
J4) Etape Ancenis - Blain (normalement 51km)
Tranquille dans mon champs , j'ai très bien dormi, ben la toilette est
sommaire, 2 litres en tout et pour tout, je deviens écolo, respectueux
des ressources de la planète, ce n'est pas la meilleure partie du
trajet, je n'ai peut-être pas choisi la meilleure route pour rallier le
canal de Nantes à Brest via Nord sur Erdre, une trentaine de km sur une
départementale très fréquentée ça n'a rien d'agréable, je fais le plein
d'eau chez un particulier et vers midi j'ai rejoint le Canal c'est
beaucoup plus calme. Arrivé à Blain de bonne heure je trouve qu'il est
trop tôt pour m'arrêter de plus c'est samedi soir, il y a une fête je
pense que ce ne vas pas être très calme, il fait très beau c'est très
agréable de rouler. Vers 18h je cherche où planter et je trouve un
joli coin au bord du canal,
ça me permet de discuter un peu car avec le beau temps il y a encore
des gens en promenade. Mon
habitation est prête, au bord de l'eau ça me rappelle mes rêves
d'enfant. Encore une étape de 72km.
J5) Etape Guenrouet-Messac (70km) . Très bonne nuit
tranquille au bord du canal (lever de soleil dans la brume et un moment après) Ca
avance, avec de jolis
paysages,
à midi je suis à Redon, Je fais le plein d'eau potable à l'écluse de
Redon et après avoir fait la Mayenne, la Loire, le canal, je retrouve
la Vilaine mais aussi le vent de face, c'est usant... vers 18 heures je
suis au camping de Guipry-Messac . Entre deux mastodonte: même pas peur! On est
dimanche 2 septembre 2018,et après une de toilette bien je
méritée après 2 nuits de bivouac je me dirige vers un bon resto.
J6) Messac-Servon (67 km prévu) En fin de compte on
n'est plus tranquille en bivouac qu'en camping (pas besoin d'aller loin
pour trouver des toilettes!!!) Bon c'est reparti, mais toujours ce
vent, j'en ai marre! je téléphone à Paulette de me rejoindre à
Pont-Réan pour un resto et j'accroche le vélo sur l'auto, résultat
seulement 30 km.
En 6 jours j'ai des souvenirs, bons et moins bons ,
j'ai parcouru 351 km avec mon fidèle vélo (juste une crevaison)
à+++++++++++++